Qu’ils soient d’ordre physique, de personnalité, financiers ou encore géographiques, nous avons tous nos critères en amour lorsqu’il s’agit de cibler le ou la partenaire idéal(e). Pourtant, à entendre les gens s’exprimer sur leurs ex, il ressortirait qu’ils n’étaient pas faits pour être ensemble. Certains prétendent même qu’ils n’avaient aucun point commun !
Alors, faut-il choisir sa moitié selon des critères qui pourraient nous garantir une compatibilité à long terme ? À l’inverse, est-il plus judicieux de suivre son instinct pour vivre le grand amour ?
Tout cela est une notion propre à chacun. Il serait prétentieux de ma part, petit rebelle au parcours sentimental aussi tordu que la tour de Pise, d’apporter des affirmations sur ce qu’il est bon d’adopter ou pas comme attitude.
Ceci dit, j’ai le sentiment que les critères deviennent omniprésents. Ils sont souvent confondus avec une compatibilité qui elle-même tue un peu la magie de la rencontre.
Oui, je sais, vous êtes en train de vous dire que je me suis lancé dans un truc impossible ! Vous auriez raison, car moi-même, je me demande dans quelle merd*** j’ai bien pu me mettre avec cet article.
Mais soit, accrochez-vous !
Les fameux critères de départ
Pour ceux qui me suivent, vous savez que j’en connais un rayon sur les sites et applications de rencontres, Tinder en tête. N’observant et interagissant qu’avec les profils féminins, je ne pourrai parler des critères recherchés par les hommes. Cela dit, messieurs, vous m’accorderez le droit de dire que notre premier critère en amour est dans une écrasante majorité le physique de la femme.
Nous faisons d’ailleurs preuve de beaucoup de souplesse lorsque celui-ci nous plaît ! À l’instar des hommes, je crois franchement que les femmes se basent évidemment sur notre physique pour engager une conversation en ligne.
Lorsque j’évoque le physique, ce n’est pas tellement la beauté que nous incarnons, mais plutôt ce qu’un homme dégage corporellement à travers ces photos. C’est même là que commencent les premiers critères recherchés par tant de femmes. Le « beau gosse » qui se prend en selfie torse nu en gonflant ses pectoraux. Le tout agrémenté d’un duckface qui aurait de quoi rendre jaloux certains canards n’aura que peu de chances de convaincre les plus de 18 ans.
À l’inverse, un homme pas nécessairement beau, mais présentant des photos où il est propre sur lui, bien habillé, dans des lieux insolites ou le montrant en pleine action lors d’une activité, augmentera nettement ses chances auprès de la gent féminine. Rien de choquant jusque-là, mais nous avons affaire à des femmes quand même, le test est loin d’être fini !
À nouveau, je ne veux nullement généraliser, mais voici de nombreux critères demandés que j’ai pu relever en scrutant les profils féminins.
La taille
Les femmes auront beau jugé vos photos très agréables, il n’empêche qu’on puisse souvent paraître grand sur une photo. J’ai déjà entendu de nombreux témoignages de femmes qui affirmaient que lors du rendez-vous, l’homme était beaucoup plus petit qu’imaginé. Cela cassait selon elles toute la dynamique du « date ».
À votre décharge, mesdames, il y a toujours des petits malins qui vont mentir sur leur taille en se donnant 10 cm de plus. À moins de venir en talons ou de royalement prendre les femmes pour des idiotes, je ne comprendrai décidément jamais cette tactique de séducteur en carton.
Récemment, je discutais avec une fille sur Tinder qui indiquait sur son profil : « seriously be tall ». Sur une de ses photos, elle avait uniquement marqué : « tall guys ». Pour ceux ayant vécu dans une grotte ou un régime communiste dans lequel l’anglais était totalement proscrit, « tall » veut dire « grand ». De plus, elle rajoutait qu’elle ne voulait pas de fumeur.
Je respecte totalement les désirs de chacun. D’ailleurs, en étant non-fumeur et mesurant 1m83, je rentrais plutôt dans son schéma. Or, ses critères me faisaient doucement sourire. En effet, elle avait l’air très petite et se présentait comme quelqu’un qui buvait souvent de la bière.
L’un n’empêche pas l’autre, vous allez me dire ! Néanmoins, ces formes de pensées drastiques tuent un peu la séduction entre deux personnes à mon sens.
Je pourrais citer d’autres exemples, mais globalement, il n’est pas conseillé pour un homme d’être petit sur Tinder !
La distance
Toute application ou tout site de rencontre dispose d’une option pour paramétrer une distance maximale de profils présentés. Là encore, j’ai remarqué une tendance à l’extrême proximité qui est recherchée. Rien d’étonnant, car il est souvent préférable d’avoir un(e) petit(e) ami(e) près de chez soi plutôt qu’à 2 heures de route.
Il m’est déjà arrivé d’avoir de longues et bonnes interactions avec des filles qui habitaient assez loin de moi. Marquant leur accord lorsque je les invitais à aller boire un verre, elles oubliaient souvent de me demander où j’habitais. Inutile de dire qu’elles se rétractaient au moment d’apprendre que mon lieu de domicile se situait trop loin du leur.
Une fille m’a déjà affirmé ne pas vouloir que son copain réside à plus de 30 km de chez elle. Cela se respecte, mais quand cette même fille prétend habiter en pleine campagne et être célibataire depuis longtemps, il y a de quoi se poser des questions !
Avoir un emploi
J’ai hésité à mettre « argent » comme titre. Même si je pense que c’est lié, il aurait été malhonnête de ma part de dire que les femmes cherchent absolument un mec qui possède un beau compte en banque.
On ne va pas se mentir, c’est un critère pour certaines, mais je voudrais plutôt mettre en avant celui de l’activité professionnelle qui est ressorti assez souvent. Il n’est pas rare qu’une des premières questions posées par les femmes soit : « tu fais quoi dans la vie ». Inutile de blaguer en disant que vous buvez, mangez et marchez, elles voudront savoir dans quel secteur vous travaillez.
Ayant connu quelques périodes de chômages, je peux vous assurer qu’il faut savoir redoubler d’arguments pour avoir une chance de convaincre. C’est une conversation que j’ai déjà eue avec de nombreuses amies pour lesquels il est important qu’un homme travaille.
Lorsque j’évoque mes périodes sans emploi, elles changent subitement de discours, car elles savent qui je suis et pourquoi je n’ai pas d’activité professionnelle. Ceci dit, une femme qui ne vous a jamais rencontré et qui se base sur ses critères ne verra que la case « travailleur » qui n’est pas cochée.
Elle ne cherchera pas à comprendre pourquoi vous l’êtes et fera souvent appel à un raisonnement heuristique. Ce raccourci intuitif et rapide s’utilise dans ce cas-ci pour dire qu’un chômeur s’apparente à un glandeur.
D’autres critères
Il y a bien sûr d’autres critères, farfelus pour certains, moralement discutables pour d’autres. En effet, au-delà de la discrimination de taille, j’ai déjà pu constater une campagne anti-roux. C’est des fois à se demander ce qu’ils ont fait de mal ou ce qu’ils ont de si peu attirant ! Mais là encore, cela reste un choix subjectif à chacun.
D’autres femmes sélectionnent uniquement des hommes ayant la même religion ou la même couleur de peau qu’elles. Ici, je trouve cela très discutable d’autant qu’il existe des sites spécialisés « par affinités culturelles ».
Le critère de l’âge est également propre à chacun. Il n’y a pas vraiment lieu de le développer en détail. Néanmoins, cela me fait parfois sourire lorsqu’une fille prétend ne pas vouloir d’un père ou un vieux pervers de plus de 30 ans. Dans ce cas-là, la moitié des stars dans le show-business seraient des individus pervers !
Les seconds critères
Moins drastiques que ceux de départ, apparaissent alors les critères de personnalité chez l’autre une fois passée la sélection initiale. Veut-on se marier, avoir des enfants, avoir des animaux, habiter en ville, à la campagne, voyager ?
Je pourrais en sortir des dizaines ! Ceux-là, mélangés avec votre vision du couple et vos quelques traits de caractère, seront autant de facteurs déterminants pour faire une sélection « adéquate ». C’est à partir de là que nous pourrons mesurer le fameux taux de compatibilité entre un homme et une femme. Je ne sais pas comment les « experts » les calculent, mais au plus les femmes avancent en âge, au plus elles semblent y avoir recours.
Peut-être pour ne pas commettre les mêmes erreurs du passé qui ont plongé de nombreux couples dans des relations sans issue. Le problème de ces fameux critères, c’est qu’ils sont assez ambigus. Est-on compatible avec une personne qui a tout en commun avec nous ou en partie seulement ? Doit-elle être notre contraire pour se compléter au mieux ?
Même si nous nous connaissons bien, il n’est pas du tout évident de trouver tous les points communs essentiels à l’harmonie d’une relation. Pires, de nombreuses personnes cherchent inconsciemment chez leur partenaire des qualités qu’elles n’ont pas, pour combler un manque profond. Cela peut créer une grosse pression pour le/la partenaire en question !
Critère + compatibilité = connexion ?
Alors, est-ce vraiment la formule gagnante ? Une fois les fameux critères remplis tout en se sentant certains d’être compatibles mèneront-ils à cette fameuse connexion ?
Vous savez que si je réponds oui, mon article s’arrêterait bêtement ici. Ce n’est bien sûr pas impossible, car plein de couples pourraient en attester sans que je puisse démontrer le contraire. En plus, je n’en verrais de toute façon pas l’utilité !
Ce qui me chagrine, en revanche, est la place bien trop importante que prennent les critères. Ils tuent tout simplement la magie de la rencontre, la vraie, celle de l’inconnue ! Allons mesdames, vous ne trouvez pas incroyablement romantique l’histoire d’amour entre Jack et Rose dans « Titanic » ou celle entre Noah et Allie dans « N’oublie jamais ».
Bon, je sais, vous allez me dire que ce sont des fictions américaines et que je suis encore plus sensible que n’importe quelle gonzesse ! Mais franchement, n’y a-t-il pas quelque chose de magique dans ces rencontres improbables ?
Dans les deux cas, les protagonistes n’ont à première vue pas grand-chose en commun. Surtout pas leur statut social ! En effet, nous sommes en présence de deux aristocrates tombant amoureuses de deux mecs qui n’ont pas un rond!
Les femmes ne seraient-elles donc pas vénales ??? Oui, vous avez raison, c’est vraiment de la fiction en fait (bon OK ça va je sors) !
Plus sérieusement, nous ne savons jamais à l’avance à quel point nous pouvons ressentir une connexion avec une personne. Dans ces films, tout est d’ailleurs mis en avant pour montrer leurs différences et les rejets des « héroïnes » qui font preuve d’une totale indifférence, voire du mépris à l’encontre de ces aventuriers.
Mais peu à peu, la magie opère à travers un regard, une danse, une difficulté vécue ensemble. Les protagonistes arrivent à s’intégrer dans le monde de l’autre pour finalement créer le leur. C’est là que la connexion opère.
Peu importe le degré d’intensité, vous vous êtes probablement déjà rapproché d’une personne qui à priori n’avait pas les arguments de départ pour vous plaire. À l’inverse, pensant avoir trouvé votre « match » parfait, vous avez dû déchanter par la suite.
Un monde sans surprise
Je ne dirai jamais qu’il ne faut pas du tout y avoir recours. Ce qui me chiffonne par contre avec ces critères interminables est ces nombreuses rencontres improbables ratées. Derrière celles-ci se cachent peut-être des personnes qui pourraient changer notre vie !
Un peu à l’image du monde professionnel, on vous présélectionne sur ce que vous représentez sans même vous connaître. Après cela, nous sommes très vite jugés lors d’un entretien d’embauche, mais au moins il y a une rencontre qui se fait.
Il ne manquerait plus qu’on puisse sélectionner le sexe, l’apparence et les traits de caractère de ses futurs enfants pour tuer tout suspense, tout mystère. S’en tenir aux cases que nous désirons remplir équivaudrait à ne répondre qu’à des questions fermées. Cela nous donne de bonnes indications, mais étouffe toutes les nuances que nous pourrions apporter à une question ouverte.
Se limiter aux critères en amour est une façon prudente et mécanique d’aborder les choses. Ceci dit, elle occulte aussi toute belle surprise que peut nous apporter la vie.
Et vous, dites-moi en commentaire : quelle place attribuez-vous aux critères ? |
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