C’est une des grosses tendances de ces dernières années ! Particulièrement présents dans les annonces de téléphonie mobile, les forfaits illimités semblent avoir trouvé leur public ! Il va également de pair que le mot « illimité » rime avec « choix ». Il s’opère donc une vaste sélection d’objets, d’applications, de formules, mais aussi de choix humains. Nous pouvons d’ailleurs le constater au travers d’applications de rencontres comme Tinder.

Il est souvent angoissant pour l’humain de ne pas avoir d’options, d’être contraint d’effectuer une action forcée. Les choix (quasi) illimités que nous propose la société actuelle vont-ils pouvoir libérer notre esprit ? Le monde se porte-t-il mieux lorsque chaque individu peut façonner son univers comme il l’entend ? Pour le coup, je ne vous donne pas le choix. Vous devez lire la suite de mon article pour avoir des pistes de réponses et retrouver le droit chemin (pfiouu quelle pression) !


L’offre alléchante de l’illimité


SMS, internet ou encore stockage, sont des termes souvent associés à l’illimité. Fini de devoir calculer, d’être restreint et de devoir recharger. Les opérateurs ont bien compris que les consommateurs ont de plus hautes exigences !

Les offres sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses et il est dès lors primordial de pouvoir présenter des options attractives. Si bien que le consommateur arrive à se convaincre lui-même d’avoir besoin de fonctions illimitées. En effet, le prix proposé entre un abonnement limité et illimité, nous donne l’illusion que nous perdons au change avec la première formule.

Prenons un simple exemple: vous faites vos courses au supermarché et désirez un produit particulier. Le produit en question présente une offre alléchante. Si vous en achetez deux, le troisième sera offert. Peu importe ce que c’est, vous aviez prévu d’acquérir un article, mais voilà que la possibilité de faire une bonne affaire vous titille.

Inconsciemment ou pas, vous allez tenter de vous convaincre d’en acheter 3, parce que cela reviendra tout simplement moins cher…si nous le divisons en 3 ! Au final, cela vous coûtera quand même plus cher, car vous payerez le double (2 articles au lieu d’un). Si c’est un produit que vous utilisez régulièrement et que vous aurez encore besoin plus tard, vous ferez une bonne affaire. Mais si vous l’achetez uniquement dans un tel but, vous y perdrez.

Ces offres sont fréquentes dans les magasins de vêtements. Si vous achetez 1 article, le deuxième est soldé. On entend souvent que les hommes cherchent la bonne affaire et que les femmes achètent au coup de coeur. Or, dans ces cas-ci, je n’ai jamais vraiment constaté de différences entre les deux sexes. Nous tenterons tous de nous convaincre que les articles non prévus au départ ont (ou auront) une utilité.


Les limites de l’illimité


Avoir accès à l’illimité correspond un peu à dire « prends tout ce que tu veux ». Même si en réalité c’est impossible, nous pourrions théoriquement envoyer 10000 SMS par jour ou nous resservir 120 assiettes dans un hôtel all inclusive. Vous conviendrez, je l’espère, du peu d’intérêt de faire cela !

Toutefois, c’est une tendance qu’on a vue émerger ces dernières années. L’illimité ou, du moins, le vaste choix en tout ! Avec la télé par satellite, il est possible de disposer de milliers de chaînes. C’est génial, on peut trouver n’importe quelle poste…mais au fait, à force de zapper pendant 2 h 34, on regarde quoi au final ???

Les téléchargements illimités (et illégaux) font fureur depuis une bonne quinzaine d’années. Ainsi, je me suis souvent retrouvé chez des amis qui me montraient fièrement toutes leurs chansons dans « Itunes ». Le souci, c’est qu’à force de changer toutes les 10 secondes de musique, je ne comprends pas trop l’intérêt. Mais en bons capitalistes que nous sommes, nous adorons afficher ce que nous possédons, surtout lorsque nous le disposons en grande quantité.

La vie est tellement belle lorsque nous avons accès à tout, autant que nous voulons ! Vraiment ? Jusqu’à preuve du contraire, il ne pourrait exister d’offre plus alléchante que l’illimité. Or, une fois que nous bénéficions de quelque chose en illimité, nous avons le pouvoir de combler tout manque ! Cela nous rend-il forcément heureux ?

Imaginons qu’un enfant ait accès à tous les jouets du monde ou qu’une personne adulte gagne le jackpot à l’Euromillions. Les 2 protagonistes seront très certainement fous de joie, mais pendant combien de temps ? Le premier, ressentira-t-il encore cet instant de bonheur en se voyant offrir un jouet ? Le deuxième, sera-t-il content de toucher un salaire en fin de mois ?

Je ne peux pas répondre à la place de personnes qui vivraient cela, mais vous vous doutez que je suis un peu dubitatif sur le sujet. Posséder quelque chose en illimité devient avec le temps une norme qu’on ne peut même plus faire progresser.


Lorsque l’illimité s’applique aux personnes


J’ai déjà évoqué le choix d’une chaîne de télévision ou d’une chanson, mais je pourrais citer des tas d’exemples. Étant plutôt calé sur le sujet, je vais vous parler des sites de rencontres. Ces derniers, et notamment l’application Tinder, proposent également des formules payantes pour avoir un nombre illimité de « swipes ».

De plus, ayant le droit de placer votre curseur n’importe où dans le monde, vous pouvez avoir accès à un nombre incalculable de profils ! Tout cela fait bien sûr jouer la concurrence. Même si dans ce cas-ci, cela s’applique plus particulièrement aux femmes, nous devenons de plus en plus exigeants !

Tout comme de multiples consommateurs ne peuvent plus se contenter d’une connexion ADSL, considérée comme rapide il y a quelques années, devenue trop lente aujourd’hui par rapport à la fibre optique. Les nombreuses offres concurrentielles créent des critères et notamment en matière de drague 2.0.

De ce fait, la réalité est un peu tronquée sur une application de rencontre. Votre profil correspond ici à l’offre qu’un opérateur ou autre pourrait présenter. Le fait d’être en présence de profils quasi illimitées diminue nos chances de sortir du lot et tout profil aux « caractéristiques satisfaisantes » sera balayé.

Le souci, c’est que nous avons cette fâcheuse tendance à sélectionner des personnes comme s’il s’agissait d’un abonnement internet. Tout, l’humain compris, est devenu consommation. Même s’il est logique de se présenter sous son meilleur jour sur un site de rencontre, cela va souvent de pair avec une peur du rejet.

L’image que nous offrons aux autres travesti quelque peu la réalité. Il est probable que vous ayez des connaissances qui ont exprimé leur déception suite à un rendez-vous Tinder ou autre. Personne moins jolie et plus petite qu’en photo, voire moins sûre d’elle que lors des échanges virtuels. Différentes raisons peuvent apparaître, mais cela traduit surtout le « danger » de se « survendre » dans le monde virtuel.

C’est bien beau de vendre du rêve avant de rencontrer quelqu’un. Il faut cependant pouvoir assumer derrière pour ne pas décevoir la personne par la suite. Cela s’applique d’ailleurs pour tout ! Si un vendeur me vante les innombrables qualités de son produit, il a intérêt à avoir raison pour ne pas enclencher ma déception.

Idem lorsque vous partez en vacances ! Si la nourriture est dégueulasse et qu’il y a des travaux devant ma chambre qui ne présente même pas la vue sur mer promise, je donnerai une mauvaise note à l’hôtel en question. La difficulté de notre société, c’est que les accès de plus en plus illimités et concurrentiels font en sorte que nous devenons très pointilleux.

Nous sommes quelque peu assis entre deux chaises ! D’un côté nous devons présenter une offre assez alléchante pour qu’elle puisse se démarquer de la concurrence et d’un autre, nous savons très bien qu’il est difficile de remplir tous les critères. Un peu à l’image des interminables descriptions d’offres d’emploi !


Une tendance à trop s’échapper de la réalité

Ce degré accru d’exigence est légitime lorsqu’il s’agit d’un service et que vous êtes l’acheteur. Peu importe sa personnalité ou son statut social, le client est roi ! Un couple riche tout comme un couple ayant économisé pendant des années pour s’offrir une merveilleuse lune de miel a exactement les mêmes droits !

C’est tout à fait logique, car ils ont payé la même chose malgré leurs moyens différents. Je sais que ce qui suit fera grincer des dents certains lecteurs, et surtout lectrices, mais c’est mon analyse de la situation. Je vais reprendre l’exemple de Tinder. Pour mieux comprendre mon propos, je vous invite à lire mon article qui explique les différentes façons d’utiliser l’application selon que l’on soit un homme ou une femme.

Les femmes auront en gros plus de succès que leurs confrères masculins à attractivité égale. En fait, celles considérées comme lambda sont très courtisées par de beaux hommes. L’inverse n’existe pas sinon appelez-moi! Je ne vais pas tout ré expliquer ici, mais en résumé, elles ne vont pas s’attarder sur des hommes de leur « niveau », car elles ont accès à des profils plus attractifs.

Or, pour prendre l’exemple de ceux qui ont vraiment le plus de succès, ce sont des hommes qui vont pouvoir se servir. Ils seront probablement peu intéressés par cette femme lambda. Leur tendance à « matcher » une plus grande quantité de femmes explique cela. Bref, la femme lambda pensera donc avoir accès à ce genre d’hommes et laissera tomber ceux de « son niveau ».

Elle va être un peu hors réalité en se surestimant « inconsciemment ». Pour l’homme lambda, la situation inverse va tout logiquement se produire. Il devra donc se tourner vers des femmes « moins attractives » que lui pour matcher. Au plus la quantité est grande, au plus nous pourrons nous permettre d’être difficile. À l’inverse, si vous avez très peu de choix, vous aurez cette tendance à vous dévaloriser.


La possibilité de négocier

Dans l’exemple ici, une personne (homme ou femme) se permettra d’être plus sélective si elle a obtenu une centaine de matches que si elle en avait deux. Pour prendre un exemple plus parlant, vous aurez plus de facilités à négocier votre salaire si 3 boîtes veulent vous engager plutôt que si vous êtes chômeur forcé depuis des mois !

Ces négociations sont omniprésentes dans le football professionnel. Les managers négocient une augmentation de salaire de leur poulain en expliquant au club que ce dernier est convoité par d’autres clubs prêts à lui offrir davantage. Ce n’est pas toujours vrai, mais cela fait partie du jeu de savoir se vendre !

Je voudrais donc ajouter ceci : j’ai moi-même du mal avec cette notion de catégoriser selon le degré d’attractivité, car la beauté est subjective. Mais cette impression d’avoir accès à tout, et en l’occurrence, trouver la personne parfaite sur Tinder est une illusion.

La réalité est souvent tronquée dans le sens positif comme négatif et nous fait oublier une notion essentielle ! Notre attractivité ne devrait pas se mesurer sur un taux de matches. J’ai moi-même expérimenté des différentes façons d’utiliser Tinder et je suis passé de « sans succès » à plus de 300 matches !

Pourtant, je suis bel et bien la même personne. Mais selon votre photo, le lieu, etc, les personnes vous verront autrement. Bien sûr que nous avons besoin de la validation des autres, mais n’est-il pas inquiétant de se fier à cela ? Déjà que dans la vie réelle, nous passons tous par des stades ou nous nous trouvons plus ou moins attractifs selon les périodes, il faut être prudent concernant notre E-image, où tout est exacerbé.

Nous nous devons de garder une certaine distance émotionnelle face à ce monde virtuel empreint de nombreux codes. Dans mon cas, cela m’a permis de ne pas me dévaloriser quand j’avais moins de 10 matches. Pas plus que de m’enflammer lorsque j’en ai plus de 300. Je vous avoue que dans le premier cas, on se pose parfois des questions, mais la vie réelle est plus à même de vous apporter les réponses.


Mot de fin


L’illimité est une évolution de notre société de consommation. Le fait d’en vouloir toujours plus est malheureusement bien ancré en nous. Hormis les quelques avantages de ne pas être limité dans certaines fonctionnalités freinant nos besoins, vous aurez compris que je suis assez méfiant face à cette société de choix (quasi) illimité.

Ce climat instaure une pression constante d’obligation de résultat ! Pire, nous nous comparons sans cesse aux autres. Pas à ce qu’ils sont, mais ce qu’ils montrent. La qualité d’un produit ou d’une personne est presque entièrement dépendante de son emballage. Plutôt que de prendre le temps d’aller voir à l’intérieur, nous sommes déjà partis chez le voisin.

Heureusement, nous ne vivons pas tous de cette façon ! Ceci dit, c’est un monde que le jeune trentenaire que je suis connaît particulièrement bien ! En tant que blogueur, je désire être lu et commenté pour me rassurer sur la qualité de mon contenu. Il suffit que mon interface ou mon titre ne soit pas assez sexy pour que vous ayez quitté ma page.

Mais vous qui lisez ces dernières lignes de mon article après 2000 mots, vous ne vous êtes sûrement pas arrêté à l’emballage. Rien que pour cela, je vous tire mon chapeau !